Endoscopie bronchique
Alors que l’endoscopie bronchique est un outil de base indispensable à la pratique pneumologique, elle était inconnue dans la plupart des pays en développement (PED), dans les années 80-90 ; en cause le manque de formation, exigeante, le manque de matériels, très coûteux, et aussi l’habitude prise de fonctionner sans cette technique, jugée agressive et dangereuse, dont l’intérêt n’était pas bien perçu.
Introduite au Gabon, de 1981 à 84, par Pierre L‘her, elle était méconnue dans les autres pays d’Afrique centrale et, en Afrique de l’Ouest n’était pratiquée qu’en Côte d’Ivoire. Ainsi, pour le projet multicentrique Afrique-Asie ANRS 1260, sur les causes des atteintes pulmonaires du SIDA, où le lavage broncho-alvéolaire (LBA), permettant d’identifier les différents agents pathogènes, était fondamental, il a fallu former en urgence un pneumologue de Bangui à la technique. En Asie, connue au Vietnam, l’endoscopie était inconnue au Cambodge et au Laos.
Pourtant elle améliore le diagnostic de la tuberculose (TB), des prélèvements dirigés pouvant isoler le bacille tuberculeux non détecté sur les crachats. Elle est indispensable au diagnostic du cancer bronchique dont la fréquence augmente dans les PED. Devant une hémoptysie chez un fumeur avec recherche de BAAR dans les crachats négative, sans endoscopie, un traitement anti TB est prescrit, son inefficacité discréditant le traitement anti TB.
Dans le SIDA, la fibroscopie et le LBA sont la clé du diagnostic des nombreuses infections opportunistes associées. (ANRS 1260, Vray M AIDS 2008 ; 22 :1)
Implanter l’endoscopie dans un centre, signifie apporter l’endoscope, mais aussi un aspirateur, une source d’oxygène et tout le consommable, pinces, brosses, pièges à sécrétions et même xylocaïne, produits de lavage et de désinfection,. Il faut mettre en place une technique codifiée de nettoyage et désinfection du matériel, former le personnel infirmier à cette technique, former les médecins aux indications et contrindications de l’examen. La formation à la technique se fait par compagnonnage qui, pour être efficace, doit être le plus prolongé possible
Actions de SPI
SPI a initié l’endoscopie au Cambodge et au Laos et a formé, par compagnonnage sur place ou lors de stages en France, des endoscopistes du Cambodge, de Madagascar, du Laos et de l’hôpital principal de Dakar (Sénégal), avec des résultats inégaux :
- Succès au Cambodge où l’endoscopie diagnostique est faite en routine dans les services de pneumologie adultes des 3 CHU de Phnom Penh et et l’endoscopie diagnostique et interventionnelle à l’hôpital National pédiatrique ;
- Succès relatif à Madagascar où, dans un pays plus grand que la France, l’endoscopie est faite en routine à l’hôpital militaire, au CHU Befelatana et à l’hôpital Fenoarivo d’Antananarivo, mais n’est plus pratiquée au CHU de Majunga par panne du matériel ; au CHU de Tamatave, le Dr Hadj pratique l’endoscopie diagnostique et la thermocoagulation.
- Au Laos la reconstruction de l’hôpital Mahosot avait mis fin en 2019 à l’endoscopie dans le pays. Des formations, par François Blanc-Jouvan, ont repris dans les locaux neufs de l’hôpital Mittaphab, équipés de vidéo-endoscopie, mais ont été interrompues par l’épidémie de COVID
SPI a fourni du matériel d’endoscopie dans plusieurs pays, (Cambodge, Laos, Madagascar, Togo, Guinée, Haïti,…) avec, au début de la pratique endoscopique, la fourniture des consommables et produits de lavage et de désinfection,…
